UN PEU D'HISTOIRE

      DATES 
       PROCÉDÉS NÉGATIFS 
                    PROCÉDÉS POSITIFS 
      1839 Dessins photogéniques Papiers salés - Daguerréotypes
      1840
      Calotypes
      1847
      Plaques à l'Albumine
      1851
      Papier ciré sec-Plaques au collodion humide
      Papiers Albuminé
      1854
      Plaques au collodion sec
      1865
      Émulsions au collodion
      Papier au collodio-chlorure
      1871
      Émulsion au gélatino-bromure d'argent
      1875
      Papier au gélatino-bromure d'argent
      1882
      Papier au gélatino-chlorure d'argent

      La découverte de la Photographie dans le deuxième tiers du 19eme siècle semblait être devenu quelque chose d'inévitable, la science avait fait les progrès nécessaires et les chercheurs avaient  acquis un esprit suffisamment scientifique pour mener leur expériences dans des conditions optimales .En effet il s'en fut de peu que la photographie ne soit découverte au 16eme siècle par un alchimiste nommé Fabricius lequel dans son "Livre des métaux" publié en 1556 , note qu'une image projetée par une lentille sur un couche de "lune cornée" (Chlorure d'argent) se fixe en noir et en gris suivant que les parties sont complètement éclairées ou frappées seulement par de la lumière diffuse. Le voilà notre Fabricius sur la voie et pourtant il va s'arrêter là ; évidemment ce n'est pas la "Pierre Philosophale"
      Pourtant dans le même temps en Italie , à Naples , un physicien du nom de J.-B. Porta découvrait la chambre noire  .Le procédé employé par Porta était des plus simples ; dans une pièce hermétiquement close à la lumière , il pratiquait un trou où le petit doigt passait à peine , les rayons lumineux pénétraient par l'orifice , il disposait un écran blanc sur lequel l'image de l'extérieur venait se peindre renversée . Un peu plus tard Porta adaptera une lentille à l'orifice de sa chambre noire , mais il en restera là lui aussi.
      Il faut attendre la fin du 18eme siècle pour voir vraiment des recherches sérieuses se mettre en marche:
      En 1777 Scheele un chimiste suédois démontre que le chlorure d'argent est plus sensible aux rayons bleus et violets qu'aux rayons verts et rouges.
      Vers 1780 le professeur Charles , un Français , inventeur de l'aérostat à gaz hydrogène, utilisait la chambre noire pour produire des photographies rudimentaires et éphémères car il ne savait pas les fixer.
      En 1802 Wedgwood un physicien anglais publia un mémoire sur la production des images par la lumière sur du papier imbibé de nitrate d'argent . Ici aussi le problème du fixage de l'image pour l'empêcher de continuer à se noircir arrêta le savant.
      Le chimiste anglais Humphry Davy qui s'intéressa à l'expérience de Wedgwood posa le problème clairement en écrivant : "Si l'on trouvait un moyen d'empêcher les parties claires du dessin d'être colorées ensuite par la lumière du jour , le procédé deviendrait aussi utile qu'il est simple......"
      Toutes ces recherches ainsi que certainement celles qui n'ont laissées aucune trace avaient défriché le chemin de la découverte et c'est sur ce chemin  que deux personnages vont s'engager et découvrir la photographie .

      En 1818 et grâce à une lettre qu'un certain Nicephore Niepce, propriétaire à Châlons sur Saône , adresse à son frère qui se trouve à Londres nous pouvons nous apercevoir que celui-ci travaille à la découverte de la photographie .Dans cette lettre on peut lire ;
      "....je fis l'expérience selon le procédé que tu connais et je vis sur le papier blanc apparaître toute la partie de la volière qui était visible de la fenêtre et une légère image des croisée moins éclairées que les objets extérieurs . On distinguait les effets de la lumière dans la représentation de la volière et de la fenêtre .Ceci n'est qu'un essai encore bien imparfait mais avec beaucoup de patience et de travail on peut faire de grande chose ....... Ce que tu avais prévu est arrivé les blancs sont noir et les noirs sont blanc."
      Cet homme continue ses expérience seul , sans contact avec l'extérieur , mais plus de nouvelles pendant neuf ans , enfin en 1826 nous apprenons que ce laborieux chercheur a abandonné le chlorure d' argent, car comme tout les autres il n'arrivait pas à arrêter le noircissement, et c'est arrêté à une substance , le Bitume de Judée , matière résineuse qu'il utilisait sous la forme d'un vernis et qui avait la propriété de s'insolubiliser sous l'action de la lumière . Nièpce enduisait une plaque d ' étain de son vernis , il exposait cette plaque dans la chambre noire et sous l ' effet de la lumière le bitume blanchissait et devenait insoluble , il soumettait ensuite son cliché à l'action de l'essence de lavande qui dissolvait le vernis aux endroits non impressionnés et l'image apparaissait donc sur la plaque où les blanc de l'image était formé par le vernis insoluble et blanchi et les noirs par le métal mis à nu par le dissolvant .Mais tout cela était encore bien imparfait car le bitume n'est que très peu sensible à la lumière et malgré tous ses efforts Nicéphore Nièpce n'ira pas plus loin.
      Un chercheur du CNRS a reproduit une technique qui aurait été utilisé par Niepce qui consiste à appliquer le même vernis  sur une plaque argentée (??) et après le développement à l'essence de lavande il expose cette plaque au vapeurs d' iode ce qui forme aux endroits non protégé par le vernis une couche de iodure d' argent (??) qui va former les noir de l' image en réagissant à la lumière.
      Si cette technique fut réellement utilisée par Nièpce, qui nous dit que ce n'est pas lui qui ouvrit la voie à son associé, un certain Daguerre, à qui l' on attribue la paternité de la photographie par la découverte du procédé à qui il donna son nom le "DAGUERRÉOTYPE".
      Daguerre était peintre à Paris, il fut l'inventeur du diorama, une sorte de tableau qui éclairé par l'avant faisait apparaître une vue de jour et éclairé par l' arrière la même vue mais de nuit. Après avoir pris contact et échangé une correspondance assez régulière durant environ 3 ans les deux hommes créent une association et signent un contrat qui les engagent à se livrer mutuellement leurs secrets. Mais il semble d'après certains ouvrages  que Daguerre n'apporta pratiquement rien à Nièpce car même s'il menait des recherches depuis 1824, il n'avait pratiquement pas avancé. Le contrat fut donc signé le 14 Décembre 1829  et à partir de ce moment, l' opticien de Daguerre un certain Charles Chevalier relate le fait, le peintre devient un chercheur, il s'enferme dans un laboratoire qu' il à fait disposer dans les bâtiments du Diorama. Il faudra 4 ans de travail pour qu' il commence à obtenir des résultats et ce n' est qu'en 1835 qu' il est en mesure de présenter à Isidore Nièpce, fils et héritier de Nicéphore lequel est décédé 5 juillet 1833, le fruit de ces recherches. Les recherches et découvertes ne sont pas des moindres, Daguerre découvre l' image latente et la substance révélatrice, en effet lorsque la plaque daguerrienne sort de la chambre noire aucune image n est visible et il faut faire agir des vapeurs de mercure qui vont s' amalgamer aux endroits où la surface à été frappée par la lumière et ainsi former l' image. Le temps est venus pour eux d' exploiter la découverte et en 1837 ils signent un nouvel acte d' association où ils font appels à des actionnaires. Le 15 Mars 1838 la souscription est ouverte mais le public boude les actions. Daguerre décide donc de céder l' invention à l' État Français et le 15 Juin 1839 le DAGUERRÉOTYPE tombe dans le domaine public pour une rente annuelle de 6000 F à Louis Mandé Daguerre et de 4000 F à Isidore Nièpce.
      Dans le même temps outre-Manche un chercheur, Fox Talbot, essayait lui aussi de fixer l' image de la chambre noire. Son support n' était pas le plaqué d' argent mais tout simplement le papier. Déjà en 1834 Talbot avait découvert l' image latente, il utilisait alors une feuille de papier imbibée d' iodure d' argent qu'il plaçait au foyer de sa chambre noire. Après l' exposition il révélait son image à l' aide d' une solution d' acide gallique. Pourquoi avoir attendu 1839 et la publication de l' invention du daguerréotype pour divulguer ses propres recherches, nous ne le sauront sans doute jamais. L' épreuve obtenue par Talbot sur papier était bien évidemment négative et il utilisait ce négatif pour obtenir à partir d' un seul cliché plusieurs tirages positifs sur papier au chlorure d' argent ( papier salé ), contrairement au daguerréotype qui était bien évidemment une image unique. Le tirage était ensuite lavé et fixé avec du chlorure de sodium, ce qui assurait une certaine stabilité de l' image. Il semble donc que Fox Talbot fut le découvreur du procédé Négatif / Positif qui est encore utilisé de nos jours. Le CALOTYPE, c'est à dire le négatif sur papier, nommé ainsi par Talbot lui-même n' a pas profité comme le daguerréotype des nombreuses  améliorations que le fait d' être dans le domaine public et de pouvoir être utilisé par tout ceux qui le souhaitait pouvait apporter. En effet Fox Talbot déposa un brevet pour sa découverte et attaquait systématiquement quiconque utilisait son procédé, ce qui refroidit très certainement de nombreux chercheurs et ne permit pas au calotype de se développer aussi rapidement que le procédé de Daguerre.
      Malgré cela le calotype suivit son bonhomme de chemin et s' imposa bientôt avec ses avantages; possibilité de tirer plusieurs épreuves à partir d' un seul négatif, prix de revient nettement inférieur. Un problème subsistait tout de même, c' était la perte des détails à cause de la structure du papier qui créait quelque soit la netteté du cliché un certain flou sur les positifs. Pour pallier à cet inconvénient on a essayé toute une panoplie de procédé, on a ciré, vernis, "benziné", le papier négatif mais rien ne permettait d'obtenir des résultats parfaits, il fallait trouver autre chose. Et évidemment quand l'esprit humain se met à chercher il trouve.
      En 1847 un certain Abel Nièpce de Saint-Victor ( qui n'est autre que le cousin de Nicéphore Nièpce ) fait connaître à l' académie des sciences son procédé qui permet d' obtenir les négatifs sur plaques de verre et de ce fait de supprimer tout les inconvénients du négatifs papier en conservant les avantages. Le procédé en question consistait à étendre sur une plaque de verre de l 'Albumine d'oeuf dans laquelle on avait dissout du iodure de potassium, après séchage la plaque était sensibilisée, exposée, développée, et fixée. Ce procédé à l' albumine permettait d' obtenir des clichés d' une très grande finesse, mais souffrait d' un handicap majeur, le temps d' exposition était extrêmement long. Et quelques années plus tard une nouvelle substance allait faire son apparition et remplacer l' albumine ; le Collodion.
      Le collodion, substance toute nouvelle à l' époque, avait été inventé en 1847 lors de travaux sur un produit découvert en 1846 par Schoenbein qui était le coton-poudre. Celui-ci avait présenté sa découverte en tant que nouvel explosif et ne se doutait pas une seule seconde qu'il allait donner un nouvel essor à la photographie, en effet le collodion régnera en maître incontesté pendant plus de 20 ans et survivra dans la production photomécanique jusque dans les années 1950-60.
      Là encore la paternité du procédé est contesté, Legray, un français, avait cité le collodion dans un article paru vers la fin de 1850, mais c' est à Archer, un anglais, que l' on attribua le procédé au collodion humide tel qu' il sera utilisé par tous les photographes du monde à partir de 1851. Le collodion est une dissolution de nitrate de cellulose ( coton-poudre ) dans un mélange d'éther et d'alcool. Dans ce collodion sont dissous les sels qui se transformeront lors de la sensibilisation de la plaque en halogénures d'argent sensibles à la lumière. Le collodion humide permettait d' obtenir des clichés très précis, bien contrastés et dans un temps encore jamais atteint à l'époque, rendez-vous compte qu'il était possible de tirer le portrait à quelqu'un en 4 ou 5 secondes à l' ombre bien claire.
      Dans le même temps divers photographes mettait au point des procédés de calotype sur papier ciré sec ( qui permettait de conserver le papier sensibilisé plus longtemps ). Ce procédé de calotype sec fut mis au point par Legray en 1851.
      Pour ce qui est du tirage des positifs sur papier, Blanquart-Evrard présente en 1850 le papier albuminé au chlorure d' argent. C' est ce papier qui s'imposera à partir de 1860, pour remplacer le papier salé simple et son utilisation durera jusqu' aux premières années du XXeme siècle malgré l' arrivée des papiers Aristotype au collodion ou à la gélatine( les ancêtres directs de nos papiers actuels ) .
      Le collodion humide sera le procédé utilisé par la grande majorité des photographes de cette époque héroïque, mais bien évidemment de nombreux chercheurs voulaient, tout en conservant les avantages du collodion humide, éliminer le point noir du procédé; ils voulaient faire des plaques au collodion sec. Parmi tous les essais plus ou moins heureux qui furent tenté dans cette voie il faut retenir deux procédés qui ont été utilisé et qui permettait d' obtenir de très bons résultats:
      La méthode Taupenot,  mise en pratique à partir de 1854, qui consistait à recouvrir la pellicule de collodion d' une couche d' albumine ce qui permettait de conserver au collodion une certaine sensibilité après le séchage de la plaque, mais ces plaques devaient tout de même être utilisées dans un délai de 2 semaines.
      Une autre procédé, un peu plus tardif il apparaît en 1861, est dû à un major anglais, le major C. Russel qui utilise pour conserver leur sensibilité aux plaques au collodion, une solution alcoolique de tanin. Le procédé au tanin permet de garder des plaques préparées très longtemps, dans un ouvrage il est dit "... plusieurs années, si l'on prend soins de les conserver à l' abri de la lumière et de l' humidité."(??).
      En 1865 apparaissent les premières émulsions au collodion , suivent les émulsions au collodio-bromure d' argent qui avaient l'avantage sur les plaques à l'iodure d'argent , de pouvoir être chromatisées à l' aide de colorants et donc de permettre le rendu des couleurs dans leurs vrais valeurs. Enfin en 1871 un Anglais, Maddox, met au point le procédé au gélatino-bromure d'argent qui est toujours utilisé de nos jours, et qui fut entrevu par un Français Gaudin vers 1860.
      Parallèlement au développement des procédés négatifs de nombreux chercheurs créaient les diverses méthode d'impression positive. Herschell en 1842 indiquait les procédés aux sels de fer. Alphonse Poitevin , un chimiste français quand à lui découvrait pratiquement tous les procédés de tirages non métallique; à savoir le procédé à la gomme bichromatée, le tirage au charbon, émaux photographiques, l' impression photomécanique aux encres grasses. En 1878 Willis imaginait le tirage au platine.

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