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PROCÉDÉS NÉGATIFS |
PROCÉDÉS POSITIFS |
1839 | Dessins photogéniques | Papiers salés - Daguerréotypes |
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Papier au gélatino-chlorure d'argent |
La découverte de la Photographie dans le deuxième tiers
du 19eme siècle semblait être devenu quelque chose d'inévitable,
la science avait fait les progrès nécessaires et les chercheurs
avaient acquis un esprit suffisamment scientifique pour mener leur
expériences dans des conditions optimales .En effet il s'en fut
de peu que la photographie ne soit découverte au 16eme siècle
par un alchimiste nommé Fabricius lequel dans son "Livre des métaux"
publié en 1556 , note qu'une image projetée par une lentille
sur un couche de "lune cornée" (Chlorure
d'argent) se fixe en noir et en gris suivant que les parties sont complètement
éclairées ou frappées seulement par de la lumière
diffuse. Le voilà notre Fabricius sur la voie et pourtant il va
s'arrêter là ; évidemment ce n'est pas la "Pierre Philosophale"
Pourtant dans le même temps en Italie , à Naples , un
physicien du nom de J.-B. Porta découvrait la chambre noire
.Le procédé employé par Porta était des plus
simples ; dans une pièce hermétiquement close à la
lumière , il pratiquait un trou où le petit doigt passait
à peine , les rayons lumineux pénétraient par l'orifice
, il disposait un écran blanc sur lequel l'image de l'extérieur
venait se peindre renversée . Un peu plus tard Porta adaptera une
lentille à l'orifice de sa chambre noire , mais il en restera là
lui aussi.
Il faut attendre la fin du 18eme siècle pour voir vraiment des
recherches sérieuses se mettre en marche:
En 1777 Scheele un chimiste suédois démontre que le chlorure
d'argent est plus sensible aux rayons bleus et violets qu'aux rayons verts
et rouges.
Vers 1780 le professeur Charles , un Français , inventeur de
l'aérostat à gaz hydrogène, utilisait la chambre noire
pour produire des photographies rudimentaires et éphémères
car il ne savait pas les fixer.
En 1802 Wedgwood un physicien anglais publia un mémoire sur
la production des images par la lumière sur du papier imbibé
de nitrate d'argent . Ici aussi le problème du fixage de l'image
pour l'empêcher de continuer à se noircir arrêta le
savant.
Le chimiste anglais Humphry Davy qui s'intéressa à l'expérience
de Wedgwood posa le problème clairement en écrivant : "Si
l'on trouvait un moyen d'empêcher les parties claires du dessin d'être
colorées ensuite par la lumière du jour , le procédé
deviendrait aussi utile qu'il est simple......"
Toutes ces recherches ainsi que certainement celles qui n'ont laissées
aucune trace avaient défriché le chemin de la découverte
et c'est sur ce chemin que deux personnages vont s'engager et découvrir
la photographie .
En 1818 et grâce à une lettre qu'un certain Nicephore
Niepce,
propriétaire à Châlons sur Saône , adresse à
son frère qui se trouve à Londres nous pouvons nous apercevoir
que celui-ci travaille à la découverte de la photographie
.Dans cette lettre on peut lire ;
"....je fis l'expérience selon le procédé que
tu connais et je vis sur le papier blanc apparaître toute la partie
de la volière qui était visible de la fenêtre et une
légère image des croisée moins éclairées
que les objets extérieurs . On distinguait les effets de la lumière
dans la représentation de la volière et de la fenêtre
.Ceci n'est qu'un essai encore bien imparfait mais avec beaucoup de patience
et de travail on peut faire de grande chose ....... Ce que tu avais prévu
est arrivé les blancs sont noir et les noirs sont blanc."
Cet homme continue ses expérience seul , sans contact avec l'extérieur
, mais plus de nouvelles pendant neuf ans , enfin en 1826 nous apprenons
que ce laborieux chercheur a abandonné le chlorure d' argent, car
comme tout les autres il n'arrivait pas à arrêter le noircissement,
et c'est arrêté à une substance , le Bitume de Judée
, matière résineuse qu'il utilisait sous la forme d'un vernis
et qui avait la propriété de s'insolubiliser sous l'action
de la lumière . Nièpce enduisait une plaque d ' étain
de son vernis , il exposait cette plaque dans la chambre noire et sous
l ' effet de la lumière le bitume blanchissait et devenait insoluble
, il soumettait ensuite son cliché à l'action de l'essence
de lavande qui dissolvait le vernis aux endroits non impressionnés
et l'image apparaissait donc sur la plaque où les blanc de l'image
était formé par le vernis insoluble et blanchi et les noirs
par le métal mis à nu par le dissolvant .Mais tout cela était
encore bien imparfait car le bitume n'est que très peu sensible
à la lumière et malgré tous ses efforts Nicéphore
Nièpce n'ira pas plus loin.
Un chercheur du CNRS a reproduit une technique qui aurait été
utilisé par Niepce qui consiste à appliquer le même
vernis sur une plaque argentée (??) et après le développement
à l'essence de lavande il expose cette plaque au vapeurs d' iode
ce qui forme aux endroits non protégé par le vernis une couche
de iodure d' argent (??) qui va former les noir de l' image en réagissant
à la lumière.
Si cette technique fut réellement utilisée par Nièpce,
qui nous dit que ce n'est pas lui qui ouvrit la voie à son associé,
un certain Daguerre,
à qui l' on attribue la paternité de la photographie par
la découverte du procédé à qui il donna son
nom le "DAGUERRÉOTYPE".
Daguerre était peintre à Paris, il fut l'inventeur du
diorama, une sorte de tableau qui éclairé par l'avant faisait
apparaître une vue de jour et éclairé par l' arrière
la même vue mais de nuit. Après avoir pris contact et échangé
une correspondance assez régulière durant environ 3 ans les
deux hommes créent une association et signent un contrat qui les
engagent à se livrer mutuellement leurs secrets. Mais il semble
d'après certains ouvrages que Daguerre n'apporta pratiquement
rien à Nièpce car même s'il menait des recherches depuis
1824, il n'avait pratiquement pas avancé. Le contrat fut donc signé
le 14 Décembre 1829 et à partir de ce moment, l' opticien
de Daguerre un certain Charles Chevalier relate le fait, le peintre devient
un chercheur, il s'enferme dans un laboratoire qu' il à fait disposer
dans les bâtiments du Diorama. Il faudra 4 ans de travail pour qu'
il commence à obtenir des résultats et ce n' est qu'en 1835
qu' il est en mesure de présenter à Isidore Nièpce,
fils et héritier de Nicéphore lequel est décédé
5 juillet 1833, le fruit de ces recherches. Les recherches et découvertes
ne sont pas des moindres, Daguerre découvre l' image latente et
la substance révélatrice, en effet lorsque la plaque daguerrienne
sort de la chambre noire aucune image n est visible et il faut faire agir
des vapeurs de mercure qui vont s' amalgamer aux endroits où la
surface à été frappée par la lumière
et ainsi former l' image. Le temps est venus pour eux d' exploiter la découverte
et en 1837 ils signent un nouvel acte d' association où ils font
appels à des actionnaires. Le 15 Mars 1838 la souscription est ouverte
mais le public boude les actions. Daguerre décide donc de céder
l' invention à l' État Français et le 15 Juin 1839
le DAGUERRÉOTYPE tombe dans le domaine public pour une rente annuelle
de 6000 F à Louis Mandé Daguerre et de 4000 F à Isidore
Nièpce.
Dans le même temps outre-Manche un chercheur, Fox Talbot, essayait
lui aussi de fixer l' image de la chambre noire. Son support n' était
pas le plaqué d' argent mais tout simplement le papier. Déjà
en 1834 Talbot avait découvert l' image latente, il utilisait alors
une feuille de papier imbibée d' iodure d' argent qu'il plaçait
au foyer de sa chambre noire. Après l' exposition il révélait
son image à l' aide d' une solution d' acide gallique. Pourquoi
avoir attendu 1839 et la publication de l' invention du daguerréotype
pour divulguer ses propres recherches, nous ne le sauront sans doute jamais.
L' épreuve obtenue par Talbot sur papier était bien évidemment
négative et il utilisait ce négatif pour obtenir à
partir d' un seul cliché plusieurs tirages positifs sur papier au
chlorure d' argent ( papier salé ), contrairement au daguerréotype
qui était bien évidemment une image unique. Le tirage était
ensuite lavé et fixé avec du chlorure de sodium, ce qui assurait
une certaine stabilité de l' image. Il semble donc que Fox Talbot
fut le découvreur du procédé Négatif / Positif
qui est encore utilisé de nos jours. Le CALOTYPE,
c'est à dire le négatif sur papier, nommé ainsi par
Talbot lui-même n' a pas profité comme le daguerréotype
des nombreuses améliorations que le fait d' être dans
le domaine public et de pouvoir être utilisé par tout ceux
qui le souhaitait pouvait apporter. En effet Fox Talbot déposa un
brevet pour sa découverte et attaquait systématiquement quiconque
utilisait son procédé, ce qui refroidit très certainement
de nombreux chercheurs et ne permit pas au calotype de se développer
aussi rapidement que le procédé de Daguerre.
Malgré cela le calotype suivit son bonhomme de chemin et s'
imposa bientôt avec ses avantages; possibilité de tirer plusieurs
épreuves à partir d' un seul négatif, prix de revient
nettement inférieur. Un problème subsistait tout de même,
c' était la perte des détails à cause de la structure
du papier qui créait quelque soit la netteté du cliché
un certain flou sur les positifs. Pour pallier à cet inconvénient
on a essayé toute une panoplie de procédé, on a ciré,
vernis, "benziné", le papier négatif mais rien ne permettait
d'obtenir des résultats parfaits, il fallait trouver autre chose.
Et évidemment quand l'esprit humain se met à chercher il
trouve.
En 1847 un certain Abel Nièpce de Saint-Victor ( qui n'est autre
que le cousin de Nicéphore Nièpce ) fait connaître
à l' académie des sciences son procédé qui
permet d' obtenir les négatifs sur plaques de verre et de ce fait
de supprimer tout les inconvénients du négatifs papier en
conservant les avantages. Le procédé en question consistait
à étendre sur une plaque de verre de l 'Albumine
d'oeuf dans laquelle on avait dissout du iodure de potassium, après
séchage la plaque était sensibilisée, exposée,
développée, et fixée. Ce procédé à
l' albumine permettait d' obtenir des clichés d' une très
grande finesse, mais souffrait d' un handicap majeur, le temps d' exposition
était extrêmement long. Et quelques années plus tard
une nouvelle substance allait faire son apparition et remplacer l' albumine
; le Collodion.
Le collodion, substance toute nouvelle à l' époque, avait
été inventé en 1847 lors de travaux sur un produit
découvert en 1846 par Schoenbein qui était le coton-poudre.
Celui-ci avait présenté sa découverte en tant que
nouvel explosif et ne se doutait pas une seule seconde qu'il allait donner
un nouvel essor à la photographie, en effet le collodion régnera
en maître incontesté pendant plus de 20 ans et survivra dans
la production photomécanique jusque dans les années 1950-60.
Là encore la paternité du procédé est contesté,
Legray, un français, avait cité le collodion dans un article
paru vers la fin de 1850, mais c' est à Archer, un anglais, que
l' on attribua le procédé au collodion humide tel qu' il
sera utilisé par tous les photographes du monde à partir
de 1851. Le collodion est une dissolution de nitrate de cellulose ( coton-poudre
) dans un mélange d'éther et d'alcool. Dans ce collodion
sont dissous les sels qui se transformeront lors de la sensibilisation
de la plaque en halogénures d'argent sensibles à la lumière.
Le collodion humide permettait d' obtenir des clichés très
précis, bien contrastés et dans un temps encore jamais atteint
à l'époque, rendez-vous compte qu'il était possible
de tirer le portrait à quelqu'un en 4 ou 5 secondes à l'
ombre bien claire.
Dans le même temps divers photographes mettait au point des procédés
de calotype sur papier ciré sec ( qui permettait de conserver le
papier sensibilisé plus longtemps ). Ce procédé de
calotype sec fut mis au point par Legray en 1851.
Pour ce qui est du tirage des positifs sur papier, Blanquart-Evrard
présente en 1850 le papier albuminé au chlorure d' argent.
C' est ce papier qui s'imposera à partir de 1860, pour remplacer
le papier salé simple et son utilisation durera jusqu' aux premières
années du XXeme siècle malgré l' arrivée des
papiers Aristotype au collodion ou à la gélatine( les ancêtres
directs de nos papiers actuels ) .
Le collodion humide sera le procédé utilisé par
la grande majorité des photographes de cette époque héroïque,
mais bien évidemment de nombreux chercheurs voulaient, tout en conservant
les avantages du collodion humide, éliminer le point noir du procédé;
ils voulaient faire des plaques au collodion
sec. Parmi tous les essais plus ou moins heureux qui furent tenté
dans cette voie il faut retenir deux procédés qui ont été
utilisé et qui permettait d' obtenir de très bons résultats:
La méthode Taupenot, mise en pratique à partir
de 1854, qui consistait à recouvrir la pellicule de collodion d'
une couche d' albumine ce qui permettait de conserver au collodion une
certaine sensibilité après le séchage de la plaque,
mais ces plaques devaient tout de même être utilisées
dans un délai de 2 semaines.
Une autre procédé, un peu plus tardif il apparaît
en 1861, est dû à un major anglais, le major C. Russel qui
utilise pour conserver leur sensibilité aux plaques au collodion,
une solution alcoolique de tanin. Le procédé au tanin permet
de garder des plaques préparées très longtemps, dans
un ouvrage il est dit "... plusieurs années, si l'on prend soins
de les conserver à l' abri de la lumière et de l' humidité."(??).
En 1865 apparaissent les premières émulsions au collodion
, suivent les émulsions au collodio-bromure d' argent qui avaient
l'avantage sur les plaques à l'iodure d'argent , de pouvoir être
chromatisées à l' aide de colorants et donc de permettre
le rendu des couleurs dans leurs vrais valeurs. Enfin en 1871 un Anglais,
Maddox, met au point le procédé au gélatino-bromure
d'argent qui est toujours utilisé de nos jours, et qui fut entrevu
par un Français Gaudin vers 1860.
Parallèlement
au développement des procédés négatifs de nombreux
chercheurs créaient les diverses méthode d'impression positive.
Herschell en 1842 indiquait les procédés aux sels de fer.
Alphonse Poitevin , un chimiste français quand à lui découvrait
pratiquement tous les procédés de tirages non métallique;
à savoir le procédé à la gomme bichromatée,
le tirage au charbon, émaux photographiques, l' impression photomécanique
aux encres grasses. En 1878 Willis imaginait le tirage au platine.